Jeudi 24 janvier, 24 heures après que le Président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó membre de l’opposition, se soit auto-proclamé Président du pays par intérim, une séance extraordinaire du Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) s’est tenue à Washington au siège de l’organisation, pour examiner les derniers développements au Venezuela.

L’Ambassadrice Paula María Bertol, Représentante permanente a l’OEA a présenté une déclaration appuyant Juan Guaidó, en tant qu’actuel Président vénézuélien par intérim. L’Argentine, les Bahamas, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur, les États-Unis, le Honduras, le Guatemala, Haïti, le Panama, le Paraguay, le Pérou et la République dominicaine ont voté en faveur de cette déclaration au nom du « droit des peuples des Amériques à la démocratie et l’obligation de leurs gouvernements de la promouvoir et de la défendre, tel qu’énoncé à l’article 1 de la Charte démocratique interaméricaine ».

Dans ce contexte, ces pays ont réaffirmé dans cette déclaration« […] l’illégitimité des élections présidentielles du 20 mai 2018 parce qu’elles n’avaient pas les garanties nécessaires pour en faire un processus libre, juste, transparent, légitime et crédible, respectant les normes minimales reconnues internationalement » poursuivant « nous reconnaissons et exprimons notre plein soutien au Président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó, qui a assumé la Présidence intérimaire de la République du Venezuela, conformément aux règles constitutionnelles et considérant l’illégitimité du régime de Nicolas Maduro. »

En réaction, le Président Nicolas Maduro qui voit dans cette action un coup d’État dirigé par les État-Unis, a rompu les relations avec Washington et donné 72 heures à tous les diplomates américains pour quitter le Venezuela. De son côté l’Union européenne a demandé d’écouter la voix du peuple vénézuélien et exigé des élections libres.

Toutefois, Maduro n’est pas isolé, il peut compter sur le soutien dans la Région du Mexique, du Nicaragua, de Cuba, de la Bolivie et l’Uruguay qui ont rejeté cette déclaration et réitéré que le seul Président élu démocratiquement du Venezuela était Nicolás Maduro, appelant au respect du principe de non-ingérence étrangère dans les affaires internes des pays. De plus, Maduro peut compter sur des appuis internationaux puissants comme la Russie et la Chine mais aussi d’alliés comme l’Iran, la Turquie et la Syrie… tous des appuis peu appréciés de la Maison blanche…

Suite à cette position officielle d’Haïti, le Député Gary Bodeau, Président de la Chambre basse à déclaré « Au nom de l’amitié historique des Peuples haïtien et vénézuélien et tout en respectant la souveraineté et donc le droit du peuple vénézuélien à régler ses problèmes, j’invite les protagonistes à emprunter la voie du dialogue. Il y va de l’intérêt suprême et du bien-être du pays. »