En Haïti, la situation reste tendue après une semaine de grève générale. Par peur ou pour respecter ce mot d’ordre lancé par l’opposition, les habitants de la capitale sont restés terrés chez eux depuis lundi 19 novembre. La manifestation annoncée pour vendredi 23 n’a pas réuni la foule qui avait défilé dimanche 18, mais la colère des jeunes s’est montrée beaucoup plus exacerbée. Les affrontements avec la police se sont multipliés dans l’après-midi.
Le petit cortège était loin d’avoir la densité de la foule qui a défilé dimanche 18 pour réclamer la démission de Jovenel Moïse. L’ambiance de la manifestation était également toute autre : plus d’agressivité et d’envie d’en découdre. Sans respecter le parcours annoncé, les contestataires ont dû faire face à la police qui a fait un très large usage de gaz lacrymogène pour les disperser. De quoi accentuer leur colère.
« Elle n’est pas au service du peuple haïtien : cette police est au service du pouvoir et de l’élite économique, lance Pierre Richard Alexis. On vit dans un pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés. En Haïti, les gens vivent dans la crasse, dans la misère. Tout le peuple est mobilisé : ça n’est pas l’opposition qui nous a mis dans la rue, elle n’est pas en capacité de faire ça. Haïti est un pays comme un autre, nous avons le droit de manifester pour réclamer le droit d’avoir accès à la nourriture. Mais le président est orgueilleux : il n’aime pas le dialogue. C’est un président qui veut tout garder pour lui. »
Ses opposants les plus farouches sont décidés à maintenir la pression et continuer leur mobilisation, même si cela implique des affrontements réguliers avec la police, comme ça a été le cas tout vendredi 23 après-midi dans la commune de Petion-Ville.