Port-au-Prince transformée en ville morte par la grève des transports
La journée du lundi 18 septembre a été marquée en Haïti par une grève des transports. Lancée en protestation contre le budget voté il y a 10 jours par le Parlement, le mouvement a été très largement suivi notamment dans la capitale. Il faut dire aussi que le souvenir de la manifestation violente de la semaine dernière avait poussé beaucoup d’habitants de Port-au-Prince à ne pas sortir de chez eux.
Dès les premières heures du jour, l’ampleur du mouvement de grève était indéniable dans la capitale : les axes toujours encombrés par les embouteillages étaient désertés. De rares taxi-motos, encore moins de voitures privées, et surtout pas un « tap-tap » à l’horizon, ces voitures pick-up aménagées en mini-bus.
Autre signe révélateur : avant 8h du matin, l’heure de la rentrée des classes, dans les rues, les écoliers en uniformes se comptaient sur les doigts de la main. Redoutant une nouvelle manifestation violente, beaucoup de parents avaient choisi ce lundi de ne pas envoyer leurs enfants à l’école. Cette grève, d’une journée seulement, a été lancée comme un avertissement au gouvernement contre le budget.
Une manisfestion prévue mercredi
Qualifié de « criminel » par les syndicats, ce budget est aussi largement décrié par les économistes, car il va aggraver l’endettement. Mais face à ces positions, l’exécutif ne montre aucun signe de conciliation.
A la mi-journée, dans une courte adresse aux journalistes, le premier ministre Jack Guy Lafontant a appelé les Haïtiens à la patience car, selon ses mots, « une autre Haïti est en train de naitre ». Un message qui ne va définitivement pas satisfaire les opposants qui ont déjà prévu une manifestation mercredi 20 septembre.