Mars

2009 Fokal Arts et Culture : la programmation





A L’AFFICHE

Cinéma

CinéFokal
Des Femmes au cinéma dans le cadre de la Journée Mondiale de la Femme
Lundi 9 et Mardi 10 mars 2009 – 5 h pm – entrée libre

cycle burlesque et comédie : Buster Keaton, Charlie Chaplin, les Marx Brothers, Borat
Lundi 16, 23, 30 et les Mardi 17, 24 et 31 mars 2009 – 5 h pm – entrée libre

Semaine du cinéma canadien
une semaine de films proposée par le Service Culturel de l’Ambassade du Canada
du Jeudi 19 au samedi 21 mars 2009 – entrée libre

Mois du jeu d’échecs
Des ateliers et un tournoi proposés par la Bibliothèque Monique Calixte
du Jeudi 19 au samedi 21 mars 2009 – entrée libre

Spectacles

Kont anba tonèl, première édition

Dans le cadre de ce Festival du conte organisé par la Compagnie Foudizè, deux contes proposés par le Petit Lectorat et le Petit Conservatoire
mercredi 25 mars 2009 – 6 h pm – entrée sur invitation

Plaidoyer pour les femmes de demain
Un spectacle proposé par le Club de débat du Lycée Marie-Jeanne dans le cadre de la Journée Mondiale de la femme
Vendredi 13 mars 2009 – 6 h pm – entrée sur invitation


Une Histoire comme toutes les autres
Un spectacle proposé par la Compagnie Ayizan dans le cadre de la Journée mondiale du Théâtre
Vendredi 27 mars 2009 – 6 h pm – entrée libre

Musique


Belo en concert intime
vendredi 27 mars 2009 – 6 h pm – entrée sur invitation

Littérature

Un Mois, un Livre
Darline Alexis présente «Mr Potter», de Jamaica Kincaid
Jeudi 26 mars 2009 – 5 h pm – entrée libre


Spectacles



VENDREDI 13 MARS 2009 – 5 H PM

Plaidoyer pour les femmes de demain : un spectacle proposé par le Club de débat du Lycée Marie-Jeanne à l’occasion de la Journée internationale des femmes

plaidoyer pour les femmesDepuis la revendication de leurs droits civils et politiques en 1934, les femmes haïtiennes ne cessent de lutter pour atteindre leur plein épanouissement. Cependant, de cette date à nos jours, ce n’est qu’une catégorie de femmes qu’on voit au devant de la scène : celles qui ont fait des études poussées et qui désormais sont avocates, sociologues, médecins, économistes etc. La majeure partie de la population féminine haïtienne est exclue de cette lutte. En effet, les paysannes, les petites marchandes, les jeunes filles sont écartées.
Dans le cadre du programme Living Together, le club de débat du lycée Marie-Jeanne propose un spectacle autour de ces thèmes.



MERCREDI 25 MARS 2009 – 6 H PM

Kont anba tonèl. Première édition : Hommage à Félix Morisseau Leroy

Foudizè Théâtre Association organise du 25 au 28 mars à la FOKAL, à l’Institut Français d’Haïti, à la Bibliothèque Araka et à la Bibliothèque Etoile Filante quatre soirées de contes chantés/dansés. Des conteurs venant de différentes compagnies et associations, Foudizè, Le Petit Lectorat et Théâtron se proposent de conter Eminans et Senjan de Félix Morisseau Leroy, Tezen et Ci-contre, Je te conte, montage de sept contes de l’Inde ancienne. La FOKAL et l’Institut français d’Haïti accueilleront chacun, deux conteurs qui offriront 90 minutes de spectacle. Les deux autres conteurs joueront respectivement à la Direction Nationale du Livre et à la Bibliothèque Etoile Filante.
Cette première édition de Kont anba tonèl se propose d’attirer l’attention sur une tradition aujourd’hui en voie de disparition, pour permettre à un plus grand public de redécouvrir des contes d’auteurs haïtiens et étrangers. C’est aussi un hommage à Félix Morisseau Leroy, un écrivain haïtien qui a fait de la langue créole sa principale préoccupation.

Ecrire, pour Félix, est une manière de communiquer avec la majorité des haïtiens. Ecrire en créole est un manifeste politique afin que tous les haïtiens participent de l’avenir de leur pays.
Rodney Saint-Eloi

Eminans, un conte de Félix Morisseau Leroy mis en scène par Daniel Marcelin et interprété par Johny Zéphirin. Un spectacle proposé par le Petit Conservatoire
Tiré des œuvres d’expression créole de Félix Morisseau Leroy, ce spectacle se veut une histoire d’amour passionnante, une lutte pour la liberté d’expression. Eminans, un paysan connu à Grand-Gosier et à Kas pour son courage et sa détermination, travaille comme une bête de somme pour construire une maison pour sa dulcinée, Maryeta. Ce projet sera retardé par l’arrestation du couple accusé de communisme et donc considérés comme obstacles au gouvernement en place. Emprisonné, battu, le couple se révolte et remet en question l’abus de pouvoir du régime.

Ce texte à fort caractère politique dénonce l’autoritarisme, l’abus du pouvoir, la cruauté des forces militaires sur la population rurale du temps des militaires. Eminans prône une intégration de la paysannerie dans les différents projets de développement. C’est un plaidoyer pour la valorisation de la langue créole et pour l’alphabétisation des masses. Ce spectacle fait appel à une prise de conscience collective. C’est également un cri contre l’arbitraire. Eminans est à la fois un spectacle de divertissement qui sort de la tradition des contes tirés de notre littérature orale – qui ne raconte que le merveilleux haïtien – et un épineux questionnement sociopolitique décrié tant à travers le texte que par le caractère controversé du personnage – narrateur . Un questionnement qui reste un sujet de discussion dans notre société actuelle.
Daniel Marcelin

Daniel Marcelin dirige Le Petit Conservatoire depuis dix ans. Comédien et metteur en scène, il a joué dans plusieurs spectacles en Haïti et à l’étranger.

Johny Zéphirin est comédien et membre fondateur de Foudizè Théâtre Association. Il est également étudiant en théâtre au Petit Conservatoire et en travail social à la Faculté des Sciences Humaines. Il a déjà joué dans plusieurs spectacles à Port-au-Prince et en Province. Il a été l’interprète du marchand de fresco lors de la 5e édition du Festival Quatre Chemins dans Gwo Mòso dans l’adaptation du texte de Maurice Sixto proposée par Foudizè.

Tezen, un conte mis en scène par Angelo Destin et interprété par. Un spectacle proposé par Le Petit Lectorat

Né à Miragoâne en 1988, Angelo Destin a commencé à faire du théâtre dans l’association des jeunes à Martissant. Pour compléter sa formation, il rejoint ensuite la troupe Dram’Art dirigée par Rolando Etienne. Il a joué dans Ubu roi de Alfred Jarry, Les Bâtisseurs d’empires de Boris Vian. Il a mis en scène Pages tournées, un montage poétique réalisé à partir de textes de nos auteurs contemporains et Ton beau capitaine de Simone Schwartz-Bart dans le cadre de l’édition 2008 du Festival Quatre Chemins. Il a également participé au projet Anthologie vivante, un disque réalisé à partir des textes de Frankétienne, produit par l’Atelier Billy et Schneider.
Jean-Renise Riché est née en 1984 à Thomassique, dans le Plateau central. Elle a commencé à faire du théâtre avec la troupe Artles production dirigée par Lesly Jean Baptiste et Marie-Claude Dorcé. En 2005, elle a tenue le rôle principal dans « La Traite négrière » mise en scène par Marie-Claude Dorcé et Lesly Jean Baptiste. En 2006, elle a intégré l’équipe de l’IFH et a joué dans le festival théâtre scolaire de cette même année sous la direction de Anne-Marie Delalande et David Mézy.

Le Petit Lectorat est une organisation qui travaille depuis 2004 pour promouvoir la lecture auprès des jeunes et stimuler des relations entre écrivains, éditeurs, libraires, et bibliothécaires. Il anime des ateliers de lecture avec des enfants, propose des séances de lectures et organise des conférences.


SALLE FOKAL UNESCO – 6 H PM
ENTREE SUR INVITATION A RETIRER A LA FOKAL

Le programme de Kont anba tonèl
Mercredi 25 mars – 6 h pm à la Fokal
Eminans
Tezen

Jeudi 26 mars – 6 h pm à la Bibliothèque Araka
Senjan

Vendredi 27 mars – 6 h pm à l’Institut Français d’Haïti
Ci-contre, Je te conte
Senjan

Samedi 28 mars à la Bibliothèque Etoile Filante
Eminans

VENDREDI 27 MARS 2009 – 3 H 30 PM
PARVIS DE LA FOKAL – entrée libre

Une Histoire comme toutes les autres, d’après "Parole" de Jacques Prévert
Un spectacle proposé par la Compagnie Ayizan à l’occasion de la Journée mondiale du Théâtre

Message international de Augusto Boal – Dramaturge, Professeur, Écrivain, théoricien et metteur en Scène, créateur de la méthode du Théâtre de l’Opprimé

journee mondiale du theatreToutes les sociétés humaines sont spectaculaires dans leur quotidien et produisent des spectacles pour des occasions particulières. Elles sont spectaculaires en tant que mode d’organisation sociale, et produisent des spectacles comme celui que vous êtes venus voir.
Même si nous n’en avons pas conscience, les relations humaines sont structurées de façon théâtrale : l’utilisation de l’espace, le langage du corps, le choix des mots et la modulation de la voix, la confrontation des idées et des passions, tout ce que nous faisons sur les planches, nous le faisons dans notre vie : nous sommes le Théâtre !
Non seulement les noces et les funérailles sont des spectacles, mais le sont aussi les rituels quotidiens si familiers qu’ils n’affleurent pas à notre conscience. Non seulement les grandes pompes, mais aussi le café du matin et les bonjours échangés, les amours timides et les grands conflits passionnels, une séance du sénat ou une réunion diplomatique – tout est théâtre.
L’une des principales fonctions de notre art est de porter à notre conscience les spectacles de la vie quotidienne dont les acteurs sont également les spectateurs, dont la scène et le parterre se confondent. Nous sommes tous des artistes : en faisant du théâtre, nous apprenons à voir ce qui nous saute aux yeux, mais que nous sommes incapables de voir tant nous sommes seulement habitués à regarder. Ce qui nous est familier nous devient invisible : faire du théâtre, c’est éclairer la scène de notre vie quotidienne.
Au mois de septembre dernier, nous avons été surpris par une révélation théâtrale : nous qui pensions vivre dans un monde sûr, malgré les guerres, les génocides, les hécatombes et les tortures qui, certes, se déroulaient mais loin de nous dans des contrées lointaines et sauvages, nous qui vivions en sécurité avec notre argent placé dans une banque respectable ou dans les mains d’un honnête courtier en bourse, on nous a dit que cet argent n’existait pas, qu’il était virtuel, fiction de mauvais goût de quelques économistes qui eux n’étaient pas fictifs, ni sûrs, ni respectables. Tout cela n’était que du mauvais théâtre, une sombre intrigue dans laquelle quelques-uns gagnaient beaucoup et où beaucoup perdaient tout. Des politiciens des pays riches ont tenu des réunions secrètes d’où ils sont sortis avec des solutions magiques. Nous, victimes de leurs décisions, nous sommes restés spectateurs assis au dernier rang du balcon.
Il y a vingt ans, je montais Phèdre de Racine à Rio de Janeiro. Les décors étaient pauvres : des peaux de vache au sol, des bambous autour. Avant chaque représentation, je disais à mes acteurs : « la fiction que nous avons créée au jour le jour est finie. Quand vous aurez franchi ces bambous, aucun de vous n’aura le droit de mentir. Le Théâtre, c’est la Vérité Cachée ».
Quand nous regardons au-delà des apparences, nous voyons des oppresseurs et des opprimés, dans toutes les sociétés, les ethnies, les sexes, les classes et les castes ; nous voyons un monde injuste et cruel. Nous devons inventer un autre monde parce que nous savons qu’un autre monde est possible. Mais il nous appartient de le construire de nos mains en entrant en scène, sur les planches et dans notre vie.
Venez assister au spectacle qui va commencer; de retour chez vous, avec vos amis, jouez vos propres pièces et voyez ce que vous n’avez jamais pu voir : ce qui saute aux yeux. Le théâtre n’est pas seulement un événement, c’est un mode de vie !
Nous sommes tous des acteurs : être citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est la changer. »



MERCREDI 11 MARS 2009 – 2 H PM
CinéBMC

Face à Face (Knight Moves)
Un film de Carl Schenkel, avec Christophe Lambert, 1991, 116 minutes, projeté dans le cadre de l’atelier et du tournoi d’échecs organisé par la Bibliothèque Monique Calixte

Après un match victorieux, Peter Sanderson, grand maître dans l’art des échecs, raccompagne l’attachée de presse avec qui il passe la nuit… Au matin, la police découvre le cadavre de la jeune femme dans son appartement. Pas une empreinte, pas de trace. Seul indice : un message écrit sur le mur en lettres de sang. Commence alors une gigantesque partie d’échecs entre le tueur et la police où chaque déplacement est marqué par un meurtre. "Face à face" est un thriller doublé d’une enquête policière, qui se déroule dans le milieu des compétitions internationales d’échecs. Film interdit aux moins de douze ans.

DU JEUDI 19 AU SAMEDI 21 MARS 2009 – de 2 H à 4 H PM

Semaine du cinéma canadien

cinema canadienComme chaque année, le Service Culturel de l’Ambassade du Canada propose une semaine consacrée au cinéma canadien. Au programme : La grande séduction, de Jean-François Poulio ; Bon cop-Bad cop, de Erik Canuel ; Comment conquérir l’Amérique en une nuit, de Dany Laferrière ; Un dimanche à Kigali de Robert Favreau; Congorama, de Philippe Falardeau ; Minuit, de Fabienne Colas. Le programme détaillé sera disponible ultérieurement.

SALLE FOKAL UNESCO – ENTREE LIBRE
CinéFokal

MARDI 17 MARS 2009 – 5 H PM
Steamboat Bill, Jr
un film de Charles Reisner, 1928, 67 minutes – avec Buster Keaton (William Canfield Jr), Tom McGuire (John James King), Ernest Torrence (William Canfield Sr), Tom Lewis (Tom Carter), Marion Byron (Marion King)

steamboat billWilliam Canley, dit « Steamboat Bill », se réjouit de la visite du fils qu’il n’a jamais connu, Willie, dont il veut faire un capitaine de bateau digne de ce nom. Malheureusement, le jeune Willie n’a rien du dur à cuire qu’est son père : il est doux, affable et inoffensif. Pire encore : il tombe amoureux de Kitty, la fille de JJ King, le rival de Steamboat Bill. Parviendra-t-il à se montrer digne de son père ?
Buster Keaton fait ici preuve tout son talent dans ce film qui est sans nulle doute un de ses grands chefs d’œuvres. L’histoire est celle, classique (chez lui et chez ses contemporains), d’un amour impossible entre un jeune homme sympathique mais gauche et intraverti et une jeune femme. Comme toujours le problème vient des parents qui refusent cette union. Ici l’action se passe sur le Mississippi : le père de Buster y possède un bateau alors que le père de la fille, ennemi du père de Buster, est le richard du coin, possédant tout ou presque, ayant même acheté un bateau dernier cri dans l’unique intention de "couler" l’affaire du père de Buster. Bien évidemment, l’amour triomphera à la fin, grâce à Buster qui fait montre d’un talent, d’une force, d’une intelligence qu’on lui ignorait. Toute la force de l’auteur Buster Keaton se retrouve dans le rythme de l’action. Le réalisateur (Keaton en réalité) réussit à la fois à enchaîner les scènes sans retomber dans les mêmes gags ni les mêmes situations. La psychologie des personnages n’est jamais oubliée au profit du gag et on a un mélange savant entre action comique et moment de psychologie. On pourrait même dire qu’aucune action n’existe autrement que pour des raisons psychologiques. Jamais une scène n’a été créée (comme souvent) pour permettre des gags. Cela donne du coup une cohérence et une tenue qui permet à Keaton de sortir largement du lot. Et puis, et c’est presque une marque de fabrique chez Keaton, le film se termine sur une apothéose visuellement impressionnante. Là où dans Fiancées en folie on avait une poursuite de milliers de femmes en tenue de mariée, on a ici rien de moins qu’une tempête (comme en a connu le Mississippi l’année précédente). Keaton y a mis tout son talent, recourant à des procédés d’envergure : 7 réacteurs d’avions pour faire le vent, une grue d’une trentaine de mètres pour soulever des maisons. Le passage est un des chefs d’œuvre du cinéma.

Charlie Chaplin

LUNDI 23 MARS 2009 – 5 H PM

L’Immigré (The Immigrant), muet, 19 minutes, noir et blanc, 1917
Charlot joue le rôle d’un immigrant qui endure un voyage pénible et rencontre des problèmes aussitôt arrivé en Amérique.

Le Vagabond (The Tramp), muet, 19 minutes, noir et blanc, 1915
Les mésaventures de l’errance et de l’amour.

Le Playboy saoul à 1 h du matin (One A.M), muet, 17 minutes, noir et blanc, 1916
Les déboires de Charlot après une soirée un peu trop arrosée

Le Serveur amoureux de la patinoire (The Rink), muet, 19 minutes, noir et blanc, 1916
Après son service, Charlot profite de son temps libre pour aller patiner.

MARDI 24 MARS 2009 – 5 H PM
Les Temps Modernes
un film de Charlie Chaplin, 1936, 87 minutes – avec Charles Chaplin et Paulette Godard

les temps modernesCharlot est ouvrier dans une usine. Il travaille sur une chaîne à serrer des boulons et est tout à fait incapable de suivre le rythme infernal imposé aux équipes par le patron. Comble de malchance : c’est lui qui est choisi pour essayer la "machine à manger" individuelle, un prototype destiné à améliorer encore le rendement des ouvriers. Elle se transforme vite en instrument de torture au point que même le patron la juge peu pratique. Charlot reprend son travail et glisse par accident parmi les rouages des installations qui font fonctionner la chaîne. Quand il en ressort, il est atteint d’une sorte de danse de Saint-Guy et prend les boutons des robes de femmes pour des boulons à resserrer. Cela le conduit tout droit à l’hôpital. Une fois guéri, il se lance dans une vie nouvelle.
Chaplin livre ici une grande fresque sur (et contre) le machinisme attaqué au nom de la dignité de l’individu. Le film est aussi une satire dirigée contre la mécanisation de toute la vie sociale qui amène à ne juger les hommes qu’en fonction du rendement et des apparences. Que de malentendus et de quiproquos dans cette intrigue ! ils ont lieu aussi bien à la prison, à l’usine (autre bagne) que dans la rue et fournissent à l’auteur une source inépuisable de gags et de situations comiques. Le rire chez Chaplin vient à la fois du plus profond du sujet (la société vue comme lieu privilégié du triomphe des masques et des faux-semblants) et d’une rare virtuosité à employer ou à refuser telle ou telle technique. Techniquement, le style de Chaplin, sous une apparente simplicité, devient de plus en plus mûr et sophistiqué : voir par exemple l’avant-dernière séquence du restaurant et son mélange de plans fixes (à l’intérieur de la cuisine) et de plans en mouvement dès que Chaplin pénètre sur la piste et dans la salle où dînent les clients. « Les Temps modernes » apparaissent comme le film le plus dynamique et le plus serein de l’auteur. L’individu y est certes, par essence, la victime de la société mais c’est une victime qui peut à l’occasion se moquer de ce qui l’opprime en passant à travers les mailles du filet et les rouages de la machine.
Jean Tulard in Dictionnaire du cinéma

Les comédies

LUNDI 30 MARS 2009 – 5 H PM
Soupe aux canards
un film de Leo Mc Carey, 1934, 70 minutes – avec Les Marx Brothers : Groucho Marx , Harpo Marx , Chico Marx, Zeppo Marx

la soupe aux canardsCette comédie insensée est le sommet des Marx Brothers, cette fratrie de phénomènes qui se sont formés au cabaret avant de prendre Broadway d’assaut avec des comédies comme Noix de Coco et L’Explorateur en Folie. Le film est bourré de gags visuels et verbaux qui restent, qui restent aussi frais et aussi drôles qu’en 1933. Comme tant de futurs classiques. La Soupe au Canard ne dure que soixante-dix minutes mais contient un catalogue apparemment sans fin de tout ce qui est censé faire rire, des allusions historiques ou des blagues ironiques sur les succès musicaux de l’époque, jusqu’à l’usage inattendu de séquences d’archives ou des numéros étonnamment inventifs comme "Les Trois Chapeaux", que les Marx avaient peaufinés sur scène pendant des années, sans oublier la fameuse scène du miroir avec Groucho et Harpo. L’intrigue, s’il en existe une, nous montre Groucho en dictateur de l’état de Freedonia. Sa protectrice est la riche Mme Teasdale, jouée avec grâce et une ineffable dignité par Margaret Dumont, une fois de plus la parfaite comparse outragée et la victime de la plupart des vacheries de Groucho. L’ambassadeur de Sylvania (Louis Calhern) veut s’approprier la Freedonia et engage Harpo et Chico en qualité d’agents secrets. L’intrigue est mince, mais elle suffit à justifier quelques-uns des plus grands bijoux d’humour jamais filmés et elle est assez agressive pour que d’aucuns y voient une satire surréaliste. Mussolini fit interdire le film en Italie, considérant le personnage de Groucho comme une parodie de lui-même. Rien n’aurait pu faire plus plaisir aux Marx. A la veille de la sortie du film sur les écrans, une petite ville de l’Etat de New York, Fredonia, prostesta contre l’utilisation de son nom, même avec un "e" supplémentaire. La réponse des Marx Brothers était prévisible : "Changez le nom de votre ville, elle porte préjudice à notre film."

MARDI 31 MARS – 5 h PM
Borat, leçons culturelles sur l’Amérique au profit glorieuse nation
un film de Larry Charles, 2006, 84 minutes

boratBorat, reporter kazakh, est envoyé aux États-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n’échappera à sa soif d’apprendre, même les plus extrêmes. Un vrai choc des cultures…
La forme et la désinvolture du film de Larry Charles carburent à l’énergie d’une certaine jeunesse télévisuelle, mais son humour ne touche qu’à des questions profondes, directes, idéologiques, culturelles ou sexuelles. Le personnage de Borat est une caricature des stéréotypes sur les pays pauvres méconnus d’Asie centrale aux coutumes et aux mœurs jugées douteuses par l’Occident. Le film a d’ailleurs été interdit au Kazakhstan pour la promotion négative et moqueuse véhiculée à son égard. L’image de marque des États-Unis n’est pas épargnée et en prend aussi pour son grade !

SALLE FOKAL UNESCO – ENTREE LIBRE


Musique

VENDREDI 27 MARS 2009 – 6 H PM
Bélo en concert intime

beloNé en 1979 à la Croix des Bouquets, Haïti, Bélo est un jeune auteur-compositeur-interprète qui propose une musique alliant reggae, vodou, soul, allant même jusqu’à flirter avec le jazz. Dès son enfance, il manifeste un talent incontestable pour la musique.
Il fait ses débuts à l’âge de onze ans sur les planches de l’école classique, interprétant les chansons de ses idoles de l’époque (Buju Banton entre autres. Il apprend alors à jouer à la guitare, guidé par les conseils de son ami guitariste Sanon Lamour, fondateur du groupe Sokute. Constamment encouragé par ses camarades et sa famille, en particulier son frère Charlot, il se produit dès que l’occasion se présente, et acquiert ainsi une grande aisance scénique.
C’est en 1998 que le déclic se fait. Remarqué pour ses prouesses vocales avec le groupe Sokute, il est approché par le producteur Jean Marc Appolon et par des musiciens haïtiens reconnus, Fabrice Rouzier et Kéké Bélizaire de « Haïti Troubadours ». Accompagné de ces musiciens et des membres de Sokute, Bélo remporte en 2001 le second prix du concours «Chante Nwèl».
En 2005, il rentre en studio pour enregistrer son premier album : Lakou Trankil. Les dix titres de l’album, sauf un, sont écrits et composés par Bélo qui confirme ainsi ses talents de musicien et de sentimental engagé. Dès sa sortie, l’album connaît un succès foudroyant en Haïti : « Jasmine » et « Lakou trankil » sont de véritables hits en Haïti. Depuis lors, avec sa bande composée de talentueux musiciens : Harold St Louis au clavier, Andy Barrow à la guitare, Emanuel Laine à la batterie, Donny Félix à la basse, Tom Mitchel au saxophone et Martine Marseille aux chœurs, Bélo joue sur les principales scènes haïtiennes : « Musique en Folie », l’Institut Français et les Alliances françaises d’Haïti, le Festival de la Rivière de Cavaillon, le Festival international de film de Jacmel, le concert d’Elephant Man en Haïti etc. Apprécié pour son talent et surtout sa simplicité, il devient le chouchou du public et il est nommé Révélation de l’année 2005.
En novembre 2006, il remporte le concours « RFI Découvertes » 2006 et tourne au Togo, au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Ghana et au Sénégal. Depuis, il poursuit une carrière internationale et se produit au Québec, à SOB’s (New York), au Tampa Bay Performing Art Center de Tampa, au Festival des Musiques Métisses d’Angoulême et aux Francofolies de Montréal.
« Référence »son deuxième album, sort en mai 2008 et est suivi d’une tournée promotionnelle en Haïti, en France et en Amérique du Nord. Cet album qui comporte 12 titres a été enregistré avec la participation de quelques grosses pointures de la World Music, Ed Calle, Richard Bona, Andy Barrow, Fabrice Rouzier, Keke Belizair. L’album a des sonorités World colorées de Jazz et soutenu par des rythmiques africaines mêlées aux mélodies haïtiennes. Sur cet album, on retrouve un Bélo a la voix plus mure, et plus engagé socialement : à travers ses textes, il défend la cause des enfants défavorisés, incite les jeunes à se mobiliser contre le sida, prêche contre la violence, pour la paix, la fraternité, la femme et l’amour.
www.belohaiti.com

SALLE FOKAL-UNESCO
ENTREE SUR INVITATION A RETIRER A LA FOKAL
Un Mois, un Livre

VENDREDI 20 FEVRIER 2009 – 5 H PM
Un mois, un livre

Mr PotterMr Potter
de Jamaica Kincaid

présenté par
Darline Alexis

Nichée dans l’azur des Caraïbes, Antigua est une petite île déguenillée, couverte d’un épais linceul de malheur. C’est là qu’est née Elaine Potter Richardson, alias Jamaica Kincaid, en 1949. C’est là qu’elle a grandi, sous le signe de la misère. Et puis, à 16 ans, elle est allée tenter sa chance du côté de New York, où elle a travaillé comme boniche avant d’être remarquée par un journaliste du New Yorker qui, miracle, publia ses premiers textes. Elle ne lâcha plus la bride et elle imposa peu à peu sa voix si émouvante, si originale, dans le sillage de Toni Morrison. «Je suis le pur produit de ces peuples qui furent déplacés, colonisés, recréés par l’imaginaire d’autres peuples, dit-elle. Nous avons dû nous reconstituer une histoire, et c’est cela qui me fait écrire.» Voilà pourquoi ses romans ne cessent de questionner le passé, celui de sa famille et de son île natale : elle est l’archiviste blessée de la mémoire collective d’Antigua. Et parce qu’elle veut en conjurer les malédictions, elle écrit avec la rage au cœur. En martelant ses mots, encore et encore, dans des récits incantatoires, «litaniques», obsessionnels : comme Thomas Bernhard, Jamaica Kincaid pratique le harcèlement textuel. «Mes phrases, explique-t-elle, reviennent continuellement sur elles-mêmes parce que les choses ne sont jamais aussi simples qu’on les dit ou qu’on les écrit.»

Avec ses volutes et ses longs riffs déployés en boucles lancinantes, Mr Potter est l’histoire d’un père. Un père que la romancière n’a quasiment pas connu. Un père dont elle réinvente le visage, afin de l’arracher à son néant et de lui rendre sa dignité : à ce chien battu, elle redonne la parole qui lui avait été confisquée par la misère et l’humiliation. «Je ne savais presque rien de lui, poursuit-elle, et j’ai voulu faire exister cet être qui n’a été qu’une ombre pour moi, tout au long de mon enfance dans les Caraïbes.»
Né en 1922 sur un lit de chiffons à English Harbour, un village d’Antigua, Roderick Nathaniel Potter ne fut jamais reconnu par celui qui l’engendra. Quant à sa mère, elle se laissa avaler par les flots alors qu’il n’était encore qu’un tout petit garçon. Aussi échoua-t-il dans une famille d’accueil où il rongea son croûton de solitude sans rien apprendre : ni à lire, ni à écrire, ni à rêver. «Il avait besoin d’amour mais cela n’était pas dans l’ordre des choses», raconte Jamaica Kincaid qui, elle non plus, ne fut pas reconnue par ce père fantomatique dont elle n’entrevit la silhouette qu’à de rares occasions : elle était encore dans le ventre de sa mère, Annie Richardson, quand celle-ci plaqua Mr Potter en lui dérobant les maigres économies «avec lesquelles il comptait faire de lui-même un semblant d’homme»… Il disparut alors de la famille, vivotant comme chauffeur au volant d’une Hillman bleue qui ne lui appartenait pas, et qui fut son seul refuge. A cet être éternellement absent, la romancière d’Annie John adresse des mots bouleversants de tendresse. Elle imagine sa vie errante et fait entendre, par-delà la mort, sa voix brisée, une voix «si pleine de tout le mal qu’avait connu le monde qu’elle aurait pu fendre le cœur d’un caillou». Ainsi Mr Potter resurgit-il de l’oubli, vengé, ravaudé, réconcilié avec sa propre mémoire, au fil d’une complainte qui est à la fois son berceau et son tombeau. Magnifique récit que celui-ci, construit sur presque rien – les lambeaux d’un homme en haillons et d’une âme écrabouillée. Ecoutons : «Et voici les paysages du cœur de Mr Potter : vallées de regret et d’espoir et de déconvenue; montagnes de regret et d’espoir et de déconvenue; mers d’aspirations lancinantes; plaines stériles sans végétation et plaines remplies de poussière; maigres ruisseaux de joie; profondes crevasses de chagrin; un vertigineux à-pic de crainte révérencieuse.» En lisant ce livre, on comprend pourquoi Jamaica Kincaid est une romancière inclassable : parce qu’elle naquit déclassée, «barrée d’une ligne tracée en travers d’elle», sous une mauvaise étoile dont le feu nous brûle.
André Clavel
In Jamaica Kincaid, la mémoire des Caraïbes, Le Temps, 29 novembre 2004

SALLE FOKAL UNESCO – ENTREE LIBRE
Calendrier

Lundi 9 mars – 5 h pm
Cinéma : Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Mardi 10 mars – 5 h pm
Cinéma : Mères Courage de Leo Kalinda et Ti Machinn la mécanicienne suivi de Courage de femme d’Arnold Antonin

Mercredi 11 mars – 2 h pm
Cinéma : Face à Face de Carl Schenkel

Vendredi 13 mars – 5 h pm
Spectacle : Plaidoyer pour les femmes de demain par le Club de débat du Lycée Marie-Jeanne

Lundi 16 mars – 5 h pm
Cinéma : Les Grands Burlesques – Buster Keaton

Mardi 17 mars – 5 h pm
Steamboat Bill, Jr avec Buster Keaton

du jeudi 19 au samedi 21 mars – 2 – 6 h pm
Cinéma : Semaine du cinéma canadien

Lundi 23 mars – 5 h pm
Cinéma : Les Grands Burlesques – Charlie Chaplin

Mardi 24 mars – 5 h pm
Cinéma : Les Temps Modernes de Charlie Chaplin

Mercredi 25 mars – 6 h pm
Spectacle : Kont anba tonèl : Tezen et Eminans

Jeudi 26 mars – 5 h pm
Littérature : Un Mois, un Livre – Mr Potter de Jamaica Kincaid par Darline Alexis

Vendredi 27 mars – 3 h pm
Spectacle : Une Histoire comme toutes les autres par la Compagnie Ayizan

Vendredi 27 mars
Sport : Tournoi d’échecs de la Bibliothèque Monique Calixte

Vendredi 27 mars – 6 h pm
Musique : Belo en concert intime

Samedi 28 mars
Sport : Tournoi d’échecs de la Bibliothèque Monique Calixte

Lundi 30 mars – 5 h pm
Cinéma : La Soupe aux canards avec les Marx Brothers

Mardi 31 mars – 5 h pm
Cinéma : Borat de Larry Charles

Contact
Tel : 22 24 52 30 – 22 24 54 21