Economie
Urgente nécessité de prendre en compte le droit alimentaire
A l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), l’Initiative de recherches et de réflexions pour une culture des droits humains (IRRCDH) a organisé ce 10 décembre une conférence-débat au local de la faculté des Sciences économiques, sociales et politiques (FSESP) de l’Université NotreDame d’Haïti (UNDH) autour du thème : « La Jeunesse et la lutte pour le respect des droits humains.» Des personnalités politiques, des représentants du Corps diplomatique et des organisations de défense des droits humains, des étudiants en Sciences politiques et en Relations internationales des universités et des facultés de la place ont payé de leur présence à cette manifestation intellectuelle qui a été animée par un panel de quatre intervenants dont : l’ambassadeur Edwige Lalane, Mme Margareth Mathurin, Père Jean Hanssens et Mlle Mirlande Olivier.
La Secrétaire générale de l’IRRCDH, Mlle Daniella Jacques dans son discours de circonstance a mentionné que l’association œuvre dans le sens de la réalisation de ses objectifs spécifiques, tels que: promouvoir l’égalité du genre, la culture de la paix et de la tolérance au sein de la jeunesse, protéger les droits humains, encourager et sensibiliser la jeunesse sur ses droits et devoirs au sein de la société, et surtout à agir dans des activités de protection et conservation de l’environnement.
La coordonnatrice de la Plateforme nationale de sécurité alimentaire (PFNSA) Mme Margareth Mathurin, dans son intervention a mis l’accent sur la nécessité de prendre en compte le droit alimentaire. « Le droit alimentaire est avant tout un droit humain. C’est le droit d’avoir accès à tout moment aux ressources voulues pour produire, gagner ou acheter une nourriture suffisante pour être à l’abri de la faim et vivre en bonne santé » a soutenu la coordinatrice de la PFNSA.
Selon de Mme Mathurin, l’accès aux ressources productives est de plus en plus limité en Haïti. « Les petits et moyens agents économiques ont faiblement accès aux ressources productives. Plus de ¾ des chefs de ménages haïtiens dont 55.1% se concentrent dans la branche d’activité économique – Agriculture, sylviculture , élevage et pêche », a expliqué la coordonnatrice de la PFNSA.
D’après les calculs de la PFNSA, la dévaluation de la gourde et la hausse des prix de l’inflation des produits alimentaires ont fait perdre à la population des années 2000 à 2008 près de 50% de son pouvoir d’achat. Cette hausse met en difficulté la majorité des groupes sociaux, aussi bien que les producteurs agricoles que les consommateurs.
La coordonnatrice de la PFNSA fait remarquer que les politiques de développement telles qu’elles sont formulées et exécutées en Haïti n’apportent pas de réponses aux problèmes de sous-emploi, de grande pauvreté et d’exclusion sociale.
Pour s’attaquer à la problématique de la sécurité alimentaire, Mme Mathurin a proposé un certain nombre de recommandations dont : l’augmentation de la formation des cadres politiques et des techniciens dans le domaine de la sécurité alimentaire ; le renforcement du cadre institutionnel afin d’assurer une participation élargie et multisectorielle au suivi et respect du droit à l’alimentation ; enclenchement d’une reforme afin d’élargir le système rachitique de protection sociale et enfin la signature par Haïti du « Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels » qui proclame le droit à une nourriture suffisante pour toute personne.
Le directeur de l’organisation « Justice et Paix » Père Jean Hanssens, a fait remarquer que pour ceux qui ont la foi parler de la paix c’est parler du sens même de la vie. « La paix, c’est une marque du pays où Dieu est roi. Cela veut dire que la paix restera toujours un rêve, une vision, quelque chose qu’on doit recevoir un cadeau en même temps, on doit la vouloir » a souligné le défenseur des droits humains.
Par Fortis Mathieu
vendredi 12 décembre 2008