PRODUCTION NATIONALE

Les producteurs de poulets et d’œufs appellent à l’aide urgente du gouvernement


Par Agropresse

Les aviculteurs nationaux, producteurs d’œufs et producteurs de poulets de chair, sollicitent l’appui du gouvernement pour aider le secteur avicole national à tenir, selon les déclarations des responsables de l’Association haïtienne pour la promotion de l’élevage (Ahpel), faites à Agropresse.

En effet, avec le renchérissement des prix des matières premières dues à la hausse généralisée des prix sur le marché international, les producteurs avicoles locaux éprouvent beaucoup de difficultés pour continuer à nourrir leurs poules. C’est le cas notamment des femmes productrices d’œufs de Cité Soleil qui ont commencé à vendre leurs poules pondeuses pour ne pas tout perdre.

Avec le support financier de la Coopération canadienne, un projet de production d’œufs, réalisé depuis janvier 2007 par l’Ahpel, a permis déjà la mise en place de près de 500 unités de production d’œufs à Cité Soleil, en ciblant principalement les femmes. La production avoisinait les 15 000 œufs par jour. Avec la contribution du projet de Cité Soleil, la production mensuelle d’œufs en Haïti a atteint le niveau de 1 200 000. Par ailleurs, la production nationale de poulets de chair dépassait récemment les 100 000 poulets par mois.

Les poules de race industrielle se nourrissent principalement d’aliments faits à base d’ingrédients importés, tel que le maïs et le tourteau de soja. Étant donné la faible capacité des producteurs, ils ne peuvent pas commander en gros. Ce qui fait augmenter le coût moyen à l’importation et par conséquent les coûts de production des œufs et des poulets de chair.

En République dominicaine, les producteurs d’œufs sont entrés dans une période de surproduction. Les écoles étant fermées, la demande diminue. Les producteurs dominicains n’arrivent pas ainsi à écouler tous leurs œufs sur le marché dominicain et déversent le surplus en Haïti.

Malgré la mesure d’interdiction des importations d’œufs de la République dominicaine, l’État haïtien n’arrive pas vraiment à contrôler la frontière qui reste encore poreuse. De plus, les prix du marché en Haïti sont alignés au prix des œufs dominicains. Puisque les conditions du marché ne permettent pas aux producteurs haïtiens d’augmenter les prix, ces derniers se retrouvent pratiquement au bord de la faillite.

De plus, l’annonce, par le gouvernement, de la présence, sur le sol haïtien, du virus H5N2, provenant de la République dominicaine, a fait chuter les ventes de poulets dans le pays. Les producteurs demandent au gouvernement d’informer davantage la population sur le fait que ce virus est totalement inoffensif et ne représente pas un danger pour le consommateur.

En plus d’une demande d’un meilleur contrôle de la frontière pour empêcher la compétition déloyale des producteurs dominicains, l’Ahpel pousse un cri d’alarme pour demander au gouvernement de concrétiser immédiatement la promesse d’aide à l’importation du maïs et du tourteau de soja à des coûts moindres, comme cela a été planifié dans le programme d’urgence de relance de la production nationale.