Le secteur agricole tient bon!
 

Six mois après le puissant séisme du 12 janvier dernier, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR) s’est félicité d’avoir pu maintenir en vie le secteur agricole, et ce, malgré les conséquences de la catastrophe sur les activités des planteurs. Le titulaire du MARNDR, Joanas Gué, a rendu compte de ses réalisations dans un esprit de transparence.

Haïti: Même si elle n’a pas été victime directement, le secteur agricole a subi beaucoup de dommages à cause du tremblement de terre du 12 janvier dernier, a soutenu le ministre de l’Agriculture. Hormis la commune de Léogâne, les infrastructures du secteur agricole n’ont pas été affectées, a-t-il reconnu. « Par contre, les investissements du secteur rural dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été considérablement touchés. Ce qui a engendré une forme d’appauvrissement de ce secteur, d’où le premier impact de la catastrophe. Le second impact est le déplacement massif de la population vers les provinces, qui allait exercer une pression sur le milieu rural », a expliqué Joanas Gué, mercredi, au cours d’une conférence de presse au centre de presse du ministère de la Culture et de la Communication.

Pour faire face à cette situation, a-t-il ajouté, les interventions du MARNDR ont été articulées autour de quatre réalisations. « Une semaine après le séisme du 12 janvier, nous avons élaboré un programme intitulé «Programme spécial d’appui à la production alimentaire en réponse aux quatre cyclones de 2008, au séisme du 12 janvier et à l’intégration des populations déplacées », a avancé le responsable.

L’intégration de la production agricole dans l’humanitaire, le renforcement de l’accès aux intrants et aux services agricoles, la réhabilitation d’infrastructures productives, l’appui à l’élevage, le développement d’un système de financement et d’assurances agricoles, sont réalisés dans ce programme.

Egalement pendant ces six mois post-séisme, le MARNDR a finalisé un document de production agricole et préparé un plan d’investissement qui visait le développement des infrastructures rurales, la production et le développement des filières. Le budget estimatif est d’environ 790 millions de dollars pour les six prochaines années. « Certains donateurs ont déjà déclaré leur contribution », a précisé Joanas Gué, soulignant que la Banque interaméricaine de développement (BID) contribuera à ce projet à hauteur de 200 millions de dollars pour les cinq prochaines années et les Etats-Unis à 110 millions pour 2010 et 2011.

Joanas Gué s’est vanté d’avoir construit et équipé un nouveau local pour le ministère qu’il dirige, avec l’appui du Canada, de l’Argentine et de Taiwan, sans pour autant précisé le coût de ces travaux.
Pendant ces six derniers mois, la coopération et le partenariat du MARNDR avec des organismes internationaux étaient très fructueux. Selon le ministre, le projet DEFI, financé par la BID, a mis en place des actions d’urgence sur l’appui à la production de la patate douce, le renforcement de la lutte contre le scolyte du café.

Le Projet d’appui à la sécurité alimentaire et la gestion durable de l’environnement dans le Nord-Est est financé par l’Union européenne et mis en oeuvre par la FAO pour un montant de 3,5 millions de dollars. Un don de 5,6 millions de dollars du FIDA a permis l’extension du PPI-2 dans le Plateau central. La Jamaïque et la CARICOM doivent financer un projet de 20 millions de dollars pour l’élevage de cabris et la production d’espèces fruitières. Pour Joanas Gué, le secteur agricole a un rôle clé à jouer dans le développement du pays.

Pour sa part, le secrétaire d’Etat à la Production animale, Michel Chancy, s’est réjouit du fait que la distribution massive d’aide alimentaire de la communauté internationale à la population sinistrée a amorti l’impact de l’insécurité alimentaire pendant trois mois.

Le gouvernement a pris la décision de mettre sur pied un programme d’achat de produits locaux qui seront au maximum utilisés dans les distributions d’aide alimentaire aux sinistrés, a révélé Michel Chancy, qui intervenait à cette conférence de presse. « La Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) a estimé que 60% du besoin en aide alimentaire peut provenir des produits locaux », a avancé le secrétaire d’Etat. Il a soutenu qu’il faut créer les conditions pour impliquer la production locale dans la distribution de l’aide alimentaire.

Maintenant, la distribution de la nourriture se fait dans les écoles via le programme de cantine scolaire. Les femmes enceintes et les nourrissons dans les hôpitaux et les centres de santé reçoivent également un appui nutritionnel, selon le responsable.

*Les perspectives du MARNDR*

Joanas Gué veut élaborer des programmes opérationnels découlant du plan d’investissement agricole tout en mobilisant les ressources nécessaires. Le ministre de l’Agriculture veut aussi un appui à la réalisation des campagnes agricoles d’automne et d’hiver pour cette année 2010 en distribuant des intrants, des outils et équipements agricoles.

Parallèlement, il souhaite poursuivre les négociations avec les partenaires qui ont fait des promesses et dit avoir en perspective « le renforcement de la coopération cubaine dans les domaines de la pêche et l’aquaculture, de la formation, de la mécanisation agricole et le développement de la filière de la canne à sucre ».

Le Nouvelliste.

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