Paru dans Haïti Libre
Dans une note datée du 28 septembre, près d’une dizaine d’organisations féministes s’insurgent contre l’arrêté présidentiel du 17 septembre nommant de manière illégal un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) » [composé de 5 femmes et 4 hommes], dont l’un des mandat est d’organiser un référendum afin de doter le pays d’une nouvelle Constitution. Ces militantes féministes estiment qu’il s’agit là d’un acte « politique qui vient confirmer les velléités autoritaires du Président Jovenel Moïse. »
Ces organisations rappellent qu’un « pouvoir autocratique est antinomique (contraire) avec les idéaux du féminisme » et qu’en conséquence « elles ne peuvent en aucun cas être parties prenantes d’un processus qui viole et met en veilleuse la Constitution, d’un projet susceptible de saper les acquis démocratiques et menacer l’existence des mouvements sociaux et du mouvement féministe. » De plus, elles s’en tiennent à leur analyse selon laquelle les conditions nécessaires à la tenue d’élections démocratiques ne sont pas réunies aujourd’hui.
Ces organisations féministes réitèrent qu’elles ne sont « pas impliquées dans le CEP fabriqué par l’Exécutif » et elles appellent les institutions et organisations démocratiques « à faire barrage à tout projet qui ferait sombrer le pays à nouveau dans la dictature. » ajoutant « Les féministes croient fermement à la nécessité d’une solution haïtienne et pérenne de la crise sociopolitique et des inégalités structurelles qui excluent la majorité des populations, en particulier les femmes […] »