Paru sur RFI
Le bureau des Nations unies en Haïti est sorti de son silence mercredi pour témoigner de son inquiétude face à la recrudescence des violences liées aux gangs. L’aggravation de la situation sécuritaire est notable depuis le début de l’année. Les bandes armées ont étendu leur mainmise sur la capitale mais aussi en province. L’ONU appelle les autorités à agir, en procédant notamment à l’arrestation des chefs de gangs.
Sur les six premiers mois de l’année, l’ONU a recensé au moins 159 personnes tuées à cause des violences liées au gangs, y compris des enfants. Perpétrés mi-juillet et début août, les meurtres par balle de deux nourrissons, âgés de huit et quatre mois, avaient choqué la population.
La réaction du bureau des Nations unies est plutôt tardive. Dans son communiqué, le Binuh rappelle que ces violations des droits humains « pourraient constituer des crimes internationaux ». Pour l’ONU, il est temps que les autorités haïtiennes exécutent les mandats d’amener prononcés depuis des années contre des chefs de gangs.
Le cas de Jimmy Cherizier, alias « Barbecue » est exemplaire : c’est un ancien policier qui serait responsable de plusieurs massacres et incendies dans des quartiers pauvres de la capitale. Il est considéré comme activement recherché depuis février 2019, sauf qu’en avril de cette année, il a été vu en train de superviser une distribution de kits alimentaires organisée par la police haïtienne. C’est cette inaction des autorités, qui renforce le sentiment d’impunité, que l’ONU a notamment voulu aujourd’hui dénoncer.