Paru dans Le Nouvelliste

Le Nouvelliste publie la traduction de cet article de Julia Gaffield paru dans les colonnes du Washington Post sous le titre original : « Haiti was the first nation to permanently ban slavery ». Julia Gaffield est professeure agrégée d’histoire à la Georgia State University et est l’auteure de «Haitian Connections in the Atlantic World: Recognition after Revolution» (UNC Press, 2015).

Les manifestations mondiales en faveur de Black Lives Matter ont systématiquement mis à nu l’héritage de l’esclavage et du colonialisme aujourd’hui.

Ce mouvement a mis beaucoup de monde sur la défensive. Les Blancs n’hésitent pas à vanter des histoires d’abolition, soulignant la voie tracée courageusement par les puissances impériales comme la Grande-Bretagne et la France. Ils diminuent les réalités et les conséquences de l’esclavage et du colonialisme en exigeant leur gratitude pour avoir mis fin aux mêmes systèmes violents qu’ils avaient précédemment mis en place.

Ces récits sont historiquement inexacts. Ni les Français ni les Britanniques n’ont été les premiers à abolir l’esclavage. Cet honneur revient plutôt à Haïti, la première nation à interdire définitivement l’esclavage et la traite des esclaves dès le premier jour de l’existence de cette Nation. Les actes audacieux des Haïtiens pour renverser l’esclavage et le colonialisme se sont répercutés dans le monde entier, forçant les pays esclavagistes comme la Grande-Bretagne et la France à se retrouver face à face avec les contradictions de leur propre «illumination». Beaucoup aimeraient maintenant oublier ce calcul.

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