Paru dans Alterpresse

Le regroupement citoyen Nou p ap dòmi interpelle l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) sur les répressions policières, perpétrées contre des citoyennes et citoyens, lors des rassemblements organisés, les lundis 29 juin et 6 juillet 2020, contre l’insécurité, l’impunité et la corruption dans le pays.

Une répression « sauvage » a été exercée par plusieurs unités, dites spécialisées de la Police nationale d’Haïti (Pnh), contre de paisibles citoyennes et citoyens, qui prenaient part à ces mouvements de protestation, dénonce Nou p ap dòmi, dans une lettre en date du 9 juillet 2020, adressée au protecteur de la citoyenne et du citoyen, Renand Hédouville, et dont un extrait est parvenu à l’agence en ligne AlterPresse.

Le regroupement citoyen Nou p ap dòmi demande à l’Opc « de dénoncer les attentats répétitifs du pouvoir en place contre le droit des citoyennes et citoyens, les libertés civiles et politiques, et le processus de démocratisation de la vie publique dans le pays ».

Nou p ap dòmi l’appelle également à prendre publiquement ses distances contre « l’instrumentalisation périlleuse », par le gouvernement de facto Moïse-Jouthe, des institutions publiques haïtiennes, notamment la justice et la police nationale.

Ces institutions sont utilisées « pour réprimer, intimider et terroriser tout paisible membre de la population, qui ose questionner leur incapacité avérée à diriger sérieusement ce pays ».

Pour justifier l’interpellation de l’Opc, Nou p ap dòmi met en avant la dégradation accélérée de la démocratie dans le pays, les choix délibérés de l’exécutif d’orchestrer une situation de vide parlementaire, pour diriger en dehors des prescrits constitutionnels.

La structure citoyenne pointe du doigt une tentative de l’exécutif d’expérimenter, contre la volonté populaire, « une gouvernance mafieuse, opaque, incivique, à coup d’obscurs décrets, en plus de la généralisation des pratiques de corruption dans quasiment toutes les institutions publiques ».

« Ces différents éléments, montrant une gouvernance répressive et arbitraire de l’exécutif, créent un climat délétère au bonheur du citoyen ».

Par ailleurs, le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) demande au Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) et à la Police nationale d’Haïti (Pnh) de cesser d’empêcher les paisibles citoyennes et citoyens de manifester contre la criminalité, l’impunité et la corruption dans le pays.

Au lieu de s’en prendre à la population, la Pnh, dirigée par Rameau Normil, doit s’atteler à rechercher les bandits ainsi que tous les autres contrevenants à la loi, et à les déférer par devant les autorités judiciaires, pour les suites de droit, souhaite le Rnddh, dans une lettre ouverte adressée au président du Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn), Joseph Jouthe, également premier ministre de facto.

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