Vendredi, en préalable à une importante opération policière contre les gangs de Village de Dieu (bicentenaire, Sud de Port-au-Prince), Lucmane Dellile, le Ministre de la justice et de la Sécurité Publique a lancé de la Résidence du Premier Ministre Jouthe, un ultimatum aux résidents de cette zone en vue d’éviter des dommages collatéraux « Je m’adresse aux résidents de Village de Dieu, nous leurs disons si vous ne faites pas partie des gangs et des actes de criminalité, vous avez 72 heures pour quitter la zone. Sinon, nous ne serons pas responsables de ce qui va se passer éventuellement » ajoutant sans autre précision « Nous allons bientôt libérer la population »

Un ultimatum en pleine pandémie de Covid-19 qui a fait réagir le jour même l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), qui a exprimé ses vives préoccupations, alors que cet ultimatum ne propose aucun accompagnement ou alternative « qui concerne des milliers de familles, composées en grande partie de femmes, d’enfants et de personnes âgées ».

L’OPC se demande « comment des familles vivant à village de Dieu, zone totalement contrôlée par des bandit sans foi ni loi, pourront en 72 heures laisser cette zone en toute sécurité […] »

Tout en appuyant toute opération visant à démanteler les gangs armés fonctionnant dans le pays notamment dans l’aire du bicentenaire, l’OPC rappelle « les autorité ont pour impérieuse obligation de respecter et de protéger les droits fondamentaux de la personne humaine en toutes circonstances. »

L’Office encourage les autorités concernées « […] à faire de la sécurité de la population, une véritable question d’État avec sérénité, sens de responsabilité mais aussi et surtout dans un cadre d’un plan d opération stratégique ».

 

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