
Peinture, sculpture, métal découpé, céramique, bijoux en cuir, broderie, peinture sur tissus etc. ont attiré curieux et acheteurs venus d’horizon social divers pour admirer, opiner mais aussi acheter. Des l’entrée au parc, une mini-exposition occupe un coin à proximité d’une 4X4. Un jeune homme aux cheveux ébouriffés vous lance un large sourire et invite à regarder ses œuvres et surtout…à acheter. Il s’agit d’un artisan fonceur qui, sans doute, n’a pas pu se payer une place à l’intérieur. Les passants défilent, regardent mais font fi de ses œuvres, pourtant, d’une remarquable touche d’originalité. le jeune homme n’était pas dans son jour de chance dimanche dernier malgré l’indulgence des organisateurs à le laisser »brasser » sans contraintes.
Dans les quatre coins du parc, les visages des artisans, assis sous leurs tentes, expriment des sentiments variés selon le rythme du déroulement des ventes. Cela va de soi. Regards mitigés, joyeux, éblouissants, tristes, fatigués, découragés…il était très facile pour un bon observateur de tirer des conclusions sans risque de se tromper.
L’ambiance au Parc, relaxante et décontractée, s’apparente à une journée de détente en famille, entre amis ou les éclats de rire effacent les mines quotidiennes au front. Cette bonne humeur contagieuse embaume les lieux ou plusieurs étrangers – dans l’apparence, bien sur – déambulent, admirent, posent des questions en anglais, français ou espagnol pour comprendre et appréhender la richesse de notre artisanat.
Certains artisans marmottent quelques mots pour retenir ces »touristes » et les convaincre de passer de la parole aux actes en echangeant leurs billets verts contre ces oeuvres exceptionnelles. D’autres, par contre, n’ont pas leur langue dans leur poche pour passer du français à l’anglais avec une aisance remarquable. Et, les billets verts, on en a vu quelques uns sortir des poches et sacoches pour le plaisir inouï de nos artisans. L’homme vit aussi de son art, n’est-ce pas ?
Un gout de déjà vu
»Artisanat en fête » rassemble dans un même espace physique des artisans venus des coins les plus reculés du pays. Chacun présente au mieux ses créations. Tours de cou en perle ou en corne de bœuf, variété de sac à mains, objets utiles et décoratifs en papier mâché ou autre, broderie, vêtements peints à la main, macramé figurent parmi les différents produits exposés. Une merveille pour les yeux.
La disposition spatiale des tentes s’est faite par thématique, ce qui a facilité le repérage des œuvres par les visiteurs et acheteurs. Cependant, les produits exposés ressemblaient de très prés à ceux de l’année dernière. Est-ce un blocage au niveau de la création ? Les mêmes formes dans les mêmes matières avec très peu d’exception. Toutefois, tous les regards étaient braqués à l’entrée, presqu’au bas de l’escalier, sur cette réalisation en forme de pieuvre fabriquée avec des pneus recyclés. Très impressionnant. Vraiment du grand art.
Phélicia Dell a profité de cet espace de promotion pour présenter sa nouvelle collection de sacs à mains de renommée internationale. Que dire de Murielle, connue pour sa dextérité à éblouir les robes et chemises de motifs d’une grande ingéniosité. La collection Sea, Sex, Sun du styliste David André, lancée au cours de l’été 2009, a fait bonne impression sur certains visiteurs.
Organisées sur une base annuelle, les différentes foires proposées au public ne respectent quasiment plus leur thématique. Une fois de plus, la foire artisanale partageait son espace de promotion avec des confiseries, des liqueurs et pâtisseries de tous genres placées juste à l’entrée du Parc. S’achemine-t-on l’année prochaine vers l’introduction des diri ak lalo, fritay, poul fri etc. sous les tentes ? Il existe bien une foire gastronomique que je sache. Et on n’est pas encore au 1er mai.
Florance Rézeau | rezeaufleur@yahoo.com .