Il y a 57 ans, à la réunion de Punta del Este en Uruguay, lors d’une réunion spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA), Haïti votait pour chasser Fidel Castro de cette organisation hémisphérique.

Le Cuba venait d’embrasser le communisme dans un contexte de guerre froide entre deux super puissances, les Etats-Unis et l’Union soviétique. Et, rapporte le politologue Jean-Emmanuel Eloi, "la nouvelle orientation socialiste communiste de ce pays inquiétait et dérangeait beaucoup". En Uruguay, lors de la rencontre des Etats-membres de l’OEA, il manquait une seule voix pour acter l’exclusion de Cuba de l’organisation.

"Notre ambassadeur à l’OEA était son excellence, Monsieur [René, ndlr] Chalmers, qui, après avoir consulté son chef en l’occurrence, son excellence le Président François Duvalier, avait marchandé son vote", souligne Eloi, auteur d’un article intitulé "Haïti et l’OEA; le vote de la honte de 1962", paru dans le Journal Haïti Progrès de New-York.

"D’aucun pensait que Duvalier échangea le vote d’Haïti contre une aide économique qui ne matérialisa jamais. Mais Duvalier s’expliqua: “Ce vote donné à Punta del Este représentait évidemment une contribution de poids à la réalisation des objectifs du gouvernement américain et revêtait pour nous un caractère essentiellement politique.”