Paru dans Le Figaro

Plusieurs centaines de policiers et de sympathisants, cagoulés et en armes, ont manifesté mercredi, pour la troisième fois en une semaine, dans Port-au-Prince, afin de réclamer la libération d’un de leurs collègues, créant la panique dans la capitale haïtienne. Organisé sans préavis, le cortège a rapidement sillonné les axes majeurs de la ville dans l’après-midi, incendiant quelques véhicules et, partiellement, un bureau public.

Les policiers, certains portants leur uniforme, ont régulièrement tiré en l’air avec leurs armes de service pour accompagner leur unique revendication, à savoir la libération de leur confrère. Cet agent de la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants est incarcéré à la prison de Port-au-Prince depuis début mai pour assassinat, incendie criminel, destruction de biens publics et atteinte à la sûreté de l’État, selon l’ordre du juge d’instruction Une mobilisation similaire avait déjà été organisée samedi, aboutissant à la libération de cinq policiers qui avaient été arrêtés à la suite de la violation d’une scène de crime dont ils devaient assurer la surveillance.

Contactés mercredi par l’AFP, les porte-parole de la police nationale n’ont pas donné suite. «La situation prend des dimensions de plus en plus alarmantes» a témoigné à l’AFP Renan Hedouville, responsable de l’Office de protection du citoyen en Haïti. «On risque de perdre la police nationale d’Haïti comme on a perdu les forces armées», a-t-il alerté.

Comptant quelque 16.000 membres pour assurer la sécurité des plus de 11 millions d’habitants, la police nationale d’Haïti a été créée en 1994 à la suite du démantèlement de l’armée, alors impliquée dans plusieurs coups d’Etat.

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