Paru dans Le Nouvelliste

Le microcrédit vise à donner de petits prêts à des particuliers ignorés du secteur financier traditionnel. Cette approche permet à des entrepreneurs potentiels de se lancer en affaires en contournant les contraintes du secteur bancaire formel. Ainsi, à travers le monde, la microfinance permet de créer des millions d’entreprises et de donner du travail à des millions de personnes. Elle a permis d’améliorer les conditions de vie des millions de ménages dans les pays en développement. Cette méthode de financement a été critiquée, a fait remarquer Gérald Fillion, journaliste économique à Radio-Canada. Il avait consacré une émission à ce sujet en invitant des spécialistes de microcrédit à donner leur opinion.

L’idée de microcrédit remonte au XVe siècle quand des moines franciscains avaient créé des monts-de-piété, des organismes qui offraient des prêts sur gage aux plus démunis rejetés par le secteur bancaire formel. Plus de quatre siècles plus tard, en 1849, la première coopérative d’épargne et de crédit allait être fondée par Friedrich Wilhelm Raiffeisen, économiste et homme politique prussien. L’objectif était de fournir des services d’épargne aux populations ouvrières pauvres et méprisées par les banques classiques. L’épargne des cotisants a permis d’octroyer des prêts afin de financer des projets rentables.

Au Québec, le Mouvement des caisses populaires Desjardins a été fondé le 6 décembre 1900 par Alphonse Desjardins (1854-1920) dans le but de pallier la carence de l’accès au capital à laquelle était confrontée toute une catégorie de la population. Le journaliste, fonctionnaire et propriétaire québécois de journal, avait été profondément marqué par le cas d’un Montréalais condamné par un tribunal à payer des intérêts de 5 000 dollars canadiens sur un emprunt initial de seulement 150 dollars. Cet abus montrait l’ampleur de l’injustice subie par les ménages à faible revenu à travers le système de crédit formel au Québec.

À cette époque, les ménages québécois à faible revenu n’avaient pas du tout accès aux banques commerciales formelles et se faisaient largement exploités. Le cardinal Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec, considérait la Caisse populaire Desjardins comme une œuvre de rédemption sociale puisque tout le Québec, le Canada, voire le monde, bénéficie de ses retombées, particulièrement les plus démunis.  

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