Paru dans Le Nouvelliste

Le juge Chavannes Étienne s’est déporté de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Dans son ordonnance de dessaisissement, le magistrat instructeur aurait évoqué la convenance personnelle pour justifier son déport du dossier. Cependant, dans les coulisses du palais de justice, il est question de manque de moyens et de volonté politique pour faire aboutir le dossier…

Le juge Chavannes Etienne n’aura passé que quelques jours en charge de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. « C’est confirmé. Le magistrat s’est déporté du dossier. On va se diriger vers le choix d’un autre juge », a confié jeudi soir au Nouvelliste le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant.

Si le magistrat instructeur évoque la convenance personnelle pour justifier son déport, ses collègues juges interviewés par Le Nouvelliste indiquent que les conditions ne sont pas réunies pour un juge d’instruire le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse. « D’abord, pour instruire correctement le dossier, le juge devrait exiger l’extradition vers Haïti de tous les suspects en prison à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Il serait impossible pour un juge haïtien de rendre son ordonnance sans auditionner des gens comme Palacios, John Joseph Joël,  Samir Handal, entre autres », a expliqué au Nouvelliste un juge instructeur.

Dans les coulisses du palais de justice on cite le nom du juge d’instruction Jean Wilner Morin comme le prochain choix du doyen Bernard Saint-Vil pour enquêter sur l’assassinat de Jovenel Moïse. « Officiellement, le juge Morin n’a pas été encore contacté en ce sens. Toutefois, c’est un dossier qui ne l’intéresse ni de près ni de loin… », a confié au Nouvelliste un proche du juge Jean Wilner Morin.

Le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince avait déjà confié le dossier dans un premier temps au juge Mathieu Chanlatte. Ce dernier s’était déporté de l’affaire.

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