Paru dans Le Nouvelliste

Dans ce travail de recherche que nous avons réalisé au cours des deux dernières années, nous avons analysé le processus de démocratisation en Haïti amorcé en 1986 autour de deux principaux enjeux : l’enjeu économique et l’enjeu culturel. Haïti est un pays qui a connu l’esclavage, l’occupation nord-américaine et la dictature. Nous avons cherché à démontrer quelles sont les conséquences de ces trois périodes sur le processus, en comparaison avec la République dominicaine qui partage l’île Hispaniola avec Haïti. Nous nous sommes penché sur les facteurs structurels qui expliquent le blocage du processus démocratique haïtien, malgré les efforts des acteurs nationaux et internationaux, particulièrement la communauté internationale à travers les Nations unies.    

La présente recherche est guidée par la question générale suivante : Quels sont les facteurs structurels qui expliquent le blocage de la démocratie politique en Haïti, malgré les efforts de la communauté internationale ? Notre objectif est d’examiner sociologiquement, sur la base de la littérature existante, les principales raisons du blocage démocratique en Haïti et, plus particulièrement, leur articulation avec l’intervention de la communauté internationale. Nous développerons un argumentaire qui vise à échapper à certains réductionnismes courants dans ce domaine. À cette fin, sans pour autant produire une thèse culturaliste, nous mettrons de l’avant les dimensions culturelles qui sous-tendent le processus à l’étude. D’où l’intérêt de centrer notre recherche autour du concept « démocratie populaire » dans le sens que, le peuple haïtien ayant manifesté son souhait pour l’instauration de la démocratie, il doit être compris dans sa construction avec ses représentations symboliques comme le vaudou et la langue créole, et ce, dans le contexte du projet néolibéral mondial et de la mondialisation de la culture.

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