Projet « Protection et Réhabilitation des déplacés/es à Port-au-Prince » :

une clôture qui marque un nouveau départ !

La cérémonie de clôture des activités du projet « Protection et Réhabilitation des déplacés/es à Port-au-Prince » a été l’occasion pour les participants/es d’exprimer leur confiance dans l’avenir et leur volonté d’amorcer un nouveau départ. En la circonstance, une trentaine de jeunes filles formées dans des métiers non traditionnels ont reçu leur diplôme en Plomberie et Electricité.

 

Les activités du projet lancées depuis de 2011 comportaient différents volets dont un volet de sensibilisation aux droits humains qui a touché environ 5000 personnes dans les camps de Christ-Roi. Des séances de formation ont été offertes à des groupes spécifiques de déplacés/es notamment 625 enfants de 5 à 15 ans à travers des clubs, 60 femmes dans des groupes d’alphabétisation et 146 conseillers/ères sur les violences de genres sans oublier 40 jeunes retenus pour la Plomberie et l’Electricité.

 

Ces formations inscrites dans le projet Protection et Réhabilitation des déplacés/es se situaient dans la continuité des actions du GARR en faveur des déplacés/es internes. « Le GARR est soucieux d’accompagner les familles déplacées et de les aider à revendiquer leurs droits. », a affirmé Colette Lespinasse, coordonnatrice du Bureau Exécutif du GARR, devant un public divers incluant des représentants de différentes institutions étatiques et partenaires de l’institution.

 

« Nous croyons, dit-elle, que la reconstruction concerne aussi les déplacés/es ; car, il n’y a pas que la construction des maisons, il importe en même temps de reconstruire les valeurs et la mentalité de la communauté en général. En ce sens nous avons opté pour un volet de formation professionnelle d’un groupe de jeunes, principalement des filles. Elles, aussi, doivent participer activement dans la reconstruction du pays. Ces nouvelles diplômées sont désormais prêtes à s’introduire sur le marché du travail de la construction dominé par les hommes. »

 

 

Outre la sensibilisation et la formation, un accent a été mis sur les activités culturelles. Le projet a permis de faciliter la création des troupes de théâtre et de danses.

 

« 19 jeunes acteurs/actrices ont reçu une formation théâtrale du groupe Base Art Culture, composé d’anciens étudiants de l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS). Les acteurs avaient pour mission à travers leurs prestations artistiques de sensibiliser la population de déplacés sur les violences faites aux femmes, le droit au logement », a expliqué Angénor Brutus, l’officier du projet.

 

Prenant la parole au nom des autres apprenants/es des groupes d’alpha, Vanie Elibert texte en main a exprimé sa satisfaction au terme de ses six mois d’apprentissage du créole. « Aujourd’hui, je sais lire et écrire. Ce cours m’a aidé à comprendre qu’avec de la volonté et un bon encadrement, on peut apprendre en dépit de l’âge. Je remercie le GARR ainsi que ses partenaires pour ce support », a déclaré d’un air fier la cinquantenaire sous l’applaudissement aigu de l’assistance.

 

Dans ses propos de circonstance, le président du Conseil d’Administration du GARR, M. Chavannes Charles a montré la nécessité de promouvoir le respect des valeurs de droits humains à travers des programmes sociaux. Il a remercié tous les partenaires qui avaient aidé le GARR à concrétiser ce projet de réhabilitation et de protection des déplacés/es.

 

Un représentant d’ICCO, partenaire financier du projet, M Gerrit Desloovere a félicité, pour sa part les participants/es qui selon lui, ont su apprécier une telle initiative. « Nous voyons que les communautés de déplacés veulent prendre en charge leur destin. Et c’est à nous de les remercier. Spécialement les jeunes qui ont reçu leurs diplômes aujourd’hui ainsi que les adultes qui ont participé aux groupes d’alphabétisation », a affirmé M. Desloovere.

 

Pour les représentants de l’Ecole Professionnelle JB Damier, l’expérience a été fructueuse. Ces derniers qui avaient acceptée de dispenser la formation en Plomberie et Electricité aux 40 jeunes dont 29 filles et 11 garçons se montrent bien disposés à continuer la collaboration avec le GARR. « Nous saluons cette grande initiative et nous sommes disponibles pour collaborer à d’autres projets de ce genre. Nous encourageons les jeunes à se former davantage dans le domaine de la technique. Car, cette dernière peut être un facteur de développement pour le pays », a déclaré M. Wilga Jean Brune, Chef des Travaux de l’école JB Damier.

 

Ponctuée d’une touche artistique, cette journée a été aussi l’occasion d’apprécier le talent des jeunes participants à travers des prestations théâtrales et des chorégraphies.

 

La cérémonie de clôture, réalisée le 26 juillet 2013 a pris fin par une remise de parchemins aux jeunes gradués et autres groupes formés sur différents thèmes relatifs aux droits de la personne