GARR (Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés)

Haïti/Etat civil :

Les citoyens et usagers de la frontière haïtiano-dominicaine ont le droit à des documents d’identité

 

Des membres de la Coordination Nationale du RFJS ont lancé une campagne de l’identification en faveur des Haïtiens-Haïtiennes habitant les zones frontalières

 

 

"Gen yon pyès ki di ki moun ou ye, ki nasyonalite w, se yon dwa mwen menm avè w nou genyen", c’est autour de ce thème que le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) a lancé, le 29 août 2013, au cours d’une conférence de presse à Christ-Roi, une campagne en faveur de l’identification des Haïtiens/Haïtiennes vivant dans les départements frontaliers d’Haïti.

Constituer une force de pression en vue de porter le gouvernement haïtien à prendre en urgence des mesures visant à doter de documents d’identité les citoyens/citoyennes des régions frontalières du Nord-Est, de l’Ouest, du Centre et du Sud-Est, tel est l’objectif de cette campagne.

Selon la Coordonnatrice Nationale du RFJS, Manise Elie, cette campagne vise également à sensibiliser les autorités de l’île pour la mise en œuvre d’un laissez- passer transfrontalier aux usagers-es haïtiens et dominicains qui fréquentent au quotidien la frontière haïtiano-dominicaine dans le cadre des échanges commerciaux entre les deux peuples.

«Nous comptons sensibiliser et conscientiser les citoyens-citoyennes des zones frontalieres du pays sur leur droit à la détention de documents d’identité personnelle.», a déclaré la promotrice de Droits Humains.

Le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) a rappelé que le manque d’accès à des documents d’identification, rend vulnérables les citoyens/citoyennes haïtiens face aux différents cas d’abus et de violations des droits humains commis continuellement aux différents points frontaliers.

De son côté, le porte-parole du RFJS, Georges Joseph, représentant de cette organisation à la frontière du Sud-Est (Anse-à-Pitres/Pédernales), appelle les autorités haïtiennes à décentraliser les services d’enregistrement des bureaux d’état civil en vue de l’accessibilité de tout un chacun à ces services.

Le promoteur de droits humains a rappelé que le manque de bureaux d’Etat civil dans la commune frontalière du Sud-Est contribuerait à maintenir une bonne partie de la population dans une situation de sans papier qui les fragilise, étant donné les divers cas d’abus auxquels sont exposés les ressortissants-es haïtiens en territoire voisin.

«Imaginez que sur une population de 28,000 habitants, nous n’avons qu’un officier d’Etat civil pour toute la commune frontalière d’Anse-à-Pitres», a-t-il déploré.

Le Secrétaire de la Coordination Nationale du Réseau Frontalier Jeannot Succès, dans le Nord-Est, Alexis Alphonse, a critiqué le comportement des autorités migratoires dominicaines qui font l’obligation désormais aux travailleurs haïtiens qui effectuent le va et vient au quotidien à la frontière de Ouanaminthe/Dajabon, d’avoir un permis voire un passeport. Auparavant, ces Haïtiens qui travaillent sur des chantiers de construction et dans les plantations agricoles à Dajabon, étaient autorisés à traverser librement pour se rendre sur leurs lieux de travail.

Le promoteur de droits humains du Nord-Est exhorte les autorités haïtiennes à travailler pour faciliter l’octroi de documentation à ces usagers de la frontière.

Soulignons que dans le cadre de cette campagne d’identification, le RFJS compte s’entretenir avec des officiels de l’Etat haïtien notamment des représentants du Ministère des Affaires Etrangères, du Ministère des Haïtiens vivant à l’Etranger, aussi bien qu’avec des officiers d’Etat civil et des représentants des Archives Nationales d’Haïti.