«An n fè yon chenn solidarite pou derasinen vyolans k ap fèt sou fanm ak tifi, solidarisons-nous pour éradiquer la violence faite aux femmes et aux filles», c’est autour de ce thème que le GARR et des organisations à la frontière ont commémoré la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Conférence de presse, conférences-débats, journées de sensibilisation, témoignages, hommage aux femmes victimes de violence, prestations artistiques, telles ont été entre autres les activités réalisées pour marquer cette journée.

A Ouanaminthe (Nord-est), la Plateforme Genre du Nord-est a organisé les 22 et 23 novembre 2018 deux journées de sensibilisation contre la violence faite aux femmes et aux filles dans des écoles et églises des communes de Ferrier, Mont-Organisée, d’Ouanaminthe, de Fort-Liberté, entre autres. Environ 800 personnes dont 300 hommes ont été sensibilisées.

Le 24 novembre 2018, une conférence de presse a été réalisée à Ouanaminthe pour lancer les différentes activités commémoratives. Les conférencières en ont profité pour lancer un appel à la solidarité en vue de lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles.

Le 25 novembre 2018, des conférences-débats ont été organisées dans diverses communes du département du Nord-est. Des élus locaux, des représentantes et représentants de l’OIM, du SJM/SFW, d’OXFAM, des Sœurs de Saint Jean l’Evangéliste et des journalistes ont été au rendez-vous.

Intervenant lors de la conférence-débat, Jésula Blanc, représentante du GARR à Ouanaminthe et membre de la Plateforme Genre du Nord-est, a appelé à la collaboration de tous et de toutes pour éradiquer la violence faite aux femmes et aux filles dans le foyer et dans la société haïtienne.

« Sans la solidarité des gens au niveau des communautés haïtiennes, les victimes de violence notamment de viol auront toujours peur de dénoncer les agresseurs.», a-t-elle déclaré.

Une femme de 47 ans qui a été victime de violence et qui assistait à la conférence-débat, a témoigné qu’elle a dû fuir en 2018 son domicile pour prendre refuge chez sa fille en raison de la violence dont elle a été l’objet de la part de son mari.

A Ganthier (Ouest), une journée de réflexion a été organisée par des organisations communautaires de base dont Fanm Solèy Leve de Galette Chambon, une localité de ladite commune frontalière.

Faisant partie des panélistes, Esméralda Isabelle Mathieu, membre de l’organisation Fanm Solèy Leve de Galette Chambon, a mis l’accent sur les violences verbales, physiques, psychologiques et économiques dont sont l’objet des femmes et des filles dans le pays. Ces mauvaises pratiques, selon elle, doivent être combattues tant au foyer qu’ailleurs, car elles ont d’énormes répercussions sur la vie des victimes.

Pour sa part, Judith Pierre-Louis, représentante du GARR a fustigé les mauvais discours qui sont souvent prononcés à l’encontre des femmes et des fillettes quand elles sont victimes de violence sexuelle.

«De très souvent, l’opinion publique tend à culpabiliser les femmes victimes en raison de leur tenue vestimentaire au lieu de dénoncer les bourreaux.», a-t-elle indiqué.

A Belladère (Centre), une journée de réflexion sur la violence à l’égard des femmes et des fillettes a été réalisée. Des représentantes d’organisations de femmes en provenance de diverses localités de la commune y ont participé. Un appel à la solidarité a été lancé à tout un chacun pour combattre le fléau dans ladite commune.

Des activités ont été aussi réalisées dans d’autres communes frontalières notamment à Thomassique (Centre), Cornillon/Grand-Bois (Ouest) et à Anse-à-Pitres (Sud-est).

A Thomassique, une séance de sensibilisation a été tenue. Les participantes et participants ont été appelés à dénoncer la violence et à faire le suivi des cas enregistrés au niveau de la commune.

A Cornillon/Grand-Bois, une rencontre de sensibilisation a été réalisée où des représentantes et représentants d’organisations communautaires de base venant des diverses sections de ladite commune frontalière ont pris part. Les participantes et participants ont résolu de se mettre ensemble pour barrer la route aux agresseurs afin d’éradiquer la violence à l’égard des femmes et des fillettes au niveau de la commune.

A Anse-à-Pitres, le représentant du GARR au niveau de cette commune frontalière, Jean Kellermann Jasmin, a visité des églises et écoles pour sensibiliser les gens sur la violence faite aux femmes et aux fillettes. Il en a profité pour appeler à la solidarité en vue de combattre ce fléau.

Soulignons que des prestations artistiques ont été mêlées de la partie à Ouanaminthe et à Ganthier. Des troupes théâtrales ont mis en relief à travers des sketchs l’ampleur des violences faites aux femmes. Les acteurs et actrices ont incité les participantes et participants à se solidariser avec les victimes de violence et à dénoncer les agresseurs.